Église de Folgensbourg

A l’origine, la paroisse de Folgensbourg faisait partie de l’Eglise et du Chapitre de Bâle. Le village est cité pour la première fois en 1190 dans les archives de Porrentruy. En 1195, le pape Célestin III reconnaît « FOLKOZPERG » comme possession et « Klosterbeneficium » de l’Eglise de Bâle. En 1329, le village fut vendu à l’abbaye de Lucelle qui en restait propriétaire jusqu’à la révolution en 1789. Le village de Folgensbourg était très dépendant de par sa proximité du prieuré du Saint-Apollinaire édifié sur le ban de Michelbach-le-Haut vers 1144. La paroisse, à partir de 1513 était administrée et desservie par des pères cisterciens du couvent de Saint-Apollinaire elle-même dépendante de l’abbaye de Lucelle. Durant la construction de l’église actuelle, entre mai 1775 et décembre 1776, les offices religieux se déroulaient au prieuré de Saint Apollinaire. Le visiteur est surpris par la richesse exceptionnelle du maître-autel et des autels latéraux de cette modeste église. Le mobilier, inattendu dans un humble sanctuaire de village, provient du prieuré de Saint Apollinaire. Après 1792, suite à la confiscation des biens de l’église, les bâtiments et le mobilier du prieuré de Saint Apollinaire furent vendus. Les autels du prieuré de Saint Apollinaire exécutés vers 1735 à l’instigation de Nicolas Delfis, 44é abbé de Lucelle, furent acquis en 1810 par la commune de Folgensbourg, pour meubler son église. Le maître-autel installé dans le chœur de l’église a dû être amputé d’une partie de son couronnement. Le maître autel se compose d’un tombeau surmonté d’un tabernacle et d’un grand baldaquin soutenu par quatre colonnes composites. A gauche et à droite du baldaquin se dressent deux colonnes isolées portant une statue. La statue de droite représente le roi Saint-Louis. La statue de gauche représente Saint Jean-Baptiste. Sur le tabernacle, des niches séparées par des colonnettes abritent les statuettes représentant les 4 évangélistes et la porte est décorée d’une représentation du Sacré-Cœur de Jésus. Une statue de Saint Benoît et une de Saint Georges entourent la colonne isolée de droite, alors qu’une statue de Saint Bernard et une de Saint Valentin encadrent la colonne isolée de gauche. Sur le baldaquin, les armes du prieuré de SAINT Apollinaire rappellent la provenance de l’autel. Au-dessus du baldaquin, on admire la crucifixion. Autour du Christ en croix se tiennent la Vierge, Saint Jean et Sainte Marie-Madeleine. Le baldaquin abritait à l’origine une statue de Saint Apollinaire. Cette statue ayant été acquise par la commune de Michelbach- le- Haut, la commune de Folgensbourg a commandé une statue de Saint Gall pour son église consacrée à ce saint. Les autels latéraux composés, chacun d’un tombeau et d’un retable surmonté d’un couronnement, sont décorés dans le même style que le maître-autel. Le tableau du retable de droite, exécuté par Jacob Karl Stauder en1735, représente Sainte Marie-Madeleine repoussant les richesses terrestres, alors que celui de gauche, représente Saint Bernard agenouillé devant la Vierge à l’Enfant entourée d’anges. Le tableau du couronnement du retable de droite représente Saint-Georges, celui de gauche Saint Roch. Enfin, les murs Nord et Sud du chœur, sont ornés de trois toiles marouflées. Les deux plus petites, côté Nord, représentent le Christ au Mont des Oliviers d’une part, et une Vierge de Piété. Côté Sud, une grande crucifixion porte la date de 1902. Les trois toiles sont signées par un peintre italien Cesare Vallati. Elles ont été offerte à la paroisse par Philippe Güthlin, natif de Folgensbourg recteur de l’église Saint Louis des Français à Rome. Reste à signaler un ensemble de trois statues fixé sur le garde-corps de la tribune de l’orgue. Au centre figure le roi David jouant de la harpe, accompagné par deux anges sonnant de la trompette.